Mohamed Assani et John Oliver ont joué en première leur concerto interculturel pour sitar avec l’Orchestre symphonique de Vancouver.

En s’inspirant (et en s’écartant) des conventions de la musique classique hindoustanie (du nord de l’Inde et du Pakistan) et de la musique orchestrale contemporaine occidentale, Assani et Oliver collaborent pour créer Pressed for Time, un concerto pour sitar. Dépassant l’idée de « placer » le sitar dans un contexte traditionnel ou d’avant-garde, ils fusionnent le meilleur de ces deux mondes et développent les raga d’une façon non linéaire pour créer des changements inattendus et de nouvelles idées qui transforment les matériaux et la forme musicale. Cette nouvelle œuvre de synthèse joue avec les attentes de l’auditeur. Merci au Conseil des Arts du Canada et à la Fondation Hari Sharma pour leur soutien financier.

Le projet interculturel PEP (Piano and Erhu Project) a présenté en première mondiale l’œuvre Sorrow and Its Beauty du célèbre compositeur britannique Michael Finnissy.

Il y a plus de dix ans, j’ai essayé une première tentative à cette pièce, mais elle s’avéra frustrante et insatisfaisante. Grâce aux fines cajoleries de Corey Hamm, j’ai créé une nouvelle version définitive dans laquelle seule une petite partie de l’originale subsiste. La musique d’erhu provient des Divertissements Chinois (1779) de Joseph-Marie Amiot, avec la permission de mon ami Tom Irvine. Les transcriptions aux intentions justes d’Amiot soulèvent le problème de l’appropriation culturelle et de la mondialisation (d’où mon titre). La pièce est dédiée à PEP. (Michael Finnissy)

L’Orchestre symphonique de Victoria a présenté en première le Concerto Corto pour violon et orchestre de Jared Miller mettant en vedette la brillante violoniste canadienne Müge Büyükçelen.

Habituellement, quand je compose, je pars d’un concept extérieur à la musique. Il peut s’agir d’une image, d’un souvenir, de l’histoire ou de l’actualité. Au contraire, quand j’ai composé Concerto corto, j’étais absorbé par des questions purement musicales. Je suis parti de l’idée de la réverbération et de la façon dont ce concept pouvait se manifester dans la relation entre le violon et l’orchestre – si les sons résonneraient de la partie solo du violon, se feraient écho autour ce celle-ci ou s’imiteraient entre eux. Au fil de mes explorations, mes expérimentations initiales avec la réverbération ont libéré ma créativité et m’ont permis d’obtenir le langage compositionnel éclectique qui imprègne cette pièce. (Jared Miller)

La pianiste Rachel Kiyo Iwaasa a magnifiquement interprété Klavierklang (œuvre pour piano et bande sonore stéréo) en première dans le cadre du concert de clôture du festival SIMC 2017, Une sorte de magie : musique pour piano seul.

Klavierklang est un voyage sonore et musical au centre de la complexité du jeu de piano. Au cours des dernières années, la pianiste Rachel Iwaasa et moi avons beaucoup échangé sur les expériences stimulantes et traumatisantes, mais aussi inspirantes que vous avons vécues avec des professeurs de piano, sur le rôle qu’a jouée l’oreille de nos mères dans notre développement musical et sur le fait que le piano a été pour nous un sanctuaire pour les explorations et la création sonores, mais aussi un lieu de traumatismes et de découragements. Ultimement, Klavierklang emprunte le chemin qui mène au jeu de piano que nous avons toujours aimé, celui qui révèle la magie de ses sons.

Le quatuor à cordes Emily Carr de Victoria a interprété en première Klee Wyck Woman de Jennifer Butler, d’après les paroles de Janet Rogers, auteure mohawk/tuscarora.

Klee Wyck Woman a été commandée par le quatuor Emily Carr à l’occasion des Journées mondiales de la musique contemporaine 2017 SIMC. Cette œuvre est le fruit d’une collaboration entre la compositrice Jennifer Butler et la poétesse Janet Rogers — une auteure mohawk des territoires des Six-Nations dans le sud de l’Ontario qui a été la poétesse lauréate de Victoria (C.-B.) de 2012 à 2015. Le poème de Rogers célèbre la vie et l’œuvre unique de la peintre et écrivaine Emily Carr (1871-1945). Carr a été l’une des plus éminentes peintres canadiennes de la première moitié du 20^e siècle; elle était aussi l’une des seules grandes artistes féminines de cette période en Amérique du Nord et en Europe.

La première mondiale de Eight or nine, six or seven de James Maxwell est le fruit d’une collaboration de deux ans entre l’organisme Instruments of Change, Music on Main, les membres de la communauté des « binners » de Vancouver, des artistes professionnels et la communauté en général.

Eight or nine, six or seven m’a permis de développer et d’élargir mon exploration du réalisme magique en musique en m’inspirant d’éléments de la musique instrumentale de concert, de composition de paysages sonores et de musique acousmatique, pour construire des structures narratives fondées sur une logique émotionnelle, mais en résistant à la signification conventionnelle et au dogme formel. Conçue pour réunir les plus hauts standards de la musique contemporaine, des arts communautaires engagés et de l’art pour le changement social, cette pièce est le résultat d’une collaboration de deux ans entre l’organisme sans but lucratif de développement communautaire axé sur les arts Instruments of Change, Music on Main, les membres de la communauté des « binners » de Vancouver et la communauté en général. (James B. Maxwell)

Evta, le magnifique nouveau concerto pour violon d’Ana Sokolović interprété par l’Ensemble contemporain de Montréal (alias ECM+).

Evta signifie « sept » dans la langue des Roms de la Serbie. Chacun des sept mouvements s’inspire des couleurs des chakras et est associé à une note de la gamme : do/rouge, ré/orangé, mi/jaune, fa/vert, sol/bleu, la/indigo et si/violet. L’œuvre est fortement inspirée de la musique de violon tzigane jouée dans les Balkans.